« Non, maman ! Celui-là il a une faiblesse Feu. Tu peux pas lui donner une énergie Eau ! ».
Première partie de Pokémon avec mon fils hier après midi.
Et quel plaisir de le voir savoir mieux que moi…
Ce sourire de fierté sur son visage : être celui qui sait.
Rassurant de le voir si sûr de lui.
Et qui prend patience à m’expliquer, moi l’ignorante…
Lui généreux, calme. Attentionné devant mes erreurs de débutante.
Il ignore qu’il m’a déjà appris ce que je croyais impossible : être sa mère.
Et là, devant moi, son sourire fier ouvre une porte sur un territoire immense : tout ce qui fait son monde et dont je n’ai pas connaissance.
De nouveaux ponts à construire entre lui et moi.
Et puis le soir, au moment de se coucher, il m’attrape dans ses bras. Encore besoin d’un bisou pour mieux dormir. Et laisser la lumière du couloir allumée. Et des peluches qui traînent ici et là, comme des bouts d’enfance accrochée à la couverture.
Il se blottit dans mes bras.
Plus tard, je remonterai me coucher quand il dormira depuis longtemps.
Tout doucement, à pas de louve, je me faufilerai en évitant les obstacles tapis dans l’obscurité de la chambre.
Agenouillée près du lit, je resterai à écouter le rythme tranquille.
La respiration de l’abandon au sommeil.
La petite peau du front, du cou, moites d’une petite sueur.
Quelques gouttes d’enfance qui s’évaporeront à son réveil.
En faisant de lui un petit garçon un peu plus grand que la veille…
Et devant ce calme tranquille et appaisant, tandis qu’il rêvera de ses improbables Pokémon, je ferai ce vœux secret et silencieux en déposant un baiser sur son front : Pouvoir longtemps, toujours, être émerveillée de me sentir dépassée par les trésors de sa vie…
Et tout ce qu’il continuera de m’apprendre.
Bonne nuit, mon petit.
Fais de beaux rêves...
Monica Rattazzi
